Voici ma traduction de l'article. Tchin comme dirait l'autre
Mount & Blade c’est l’histoire d’un succès tel qu’on en trouve que sur PC. Maladroit, un peu étrange et pas particulièrement beau graphiquement ; ça n’en est pas moins un triomphe en manière de jeu sandbox (jeu bac à sable). Le jeu combine stratégie, combat et une progression de personnage type RPG, tout ça dans un univers type bac à sable offrant aux joueurs une infinité de possibilités. Dans Mount & Blade : Warband, l’extension sortie en 2010 et facilement le meilleur opus de la série, les joueurs sont libres d’explorer à leur guise un vaste royaume médiéval aux intrigues politiques diverses.
Aujourd’hui, après plusieurs années d’attente, un nouvel jeu complet est en développement. L’importante et loyale communauté de fans de
Taleworlds a réclamé avec impatience la sortie
Mount & Blade II : Bannerlord depuis l’annonce de son développement en 2012. C’est un des jeux les plus anticipés de l’année et je suis impatient de découvrir les progrès effectués depuis la première démo de gameplay (diffusée lors du
PC Gamer Weekender de l’année passée).
Taleworlds ne déçoit pas : j’ai eu la chance de regarder Frank Elliott, le community manager, jouer à la nouvelle campagne pendant une heure.
D’abord, un nouveau personnage, nommé Yasmin, est créé. Elle spawn sur le territoire méridional de l’Empire (puissance autrefois impressionnante, aujourd’hui sur le point de disparaître). L’histoire de
Bannerlord se déroule 200 ans avant les évènements de Warband et nous permet de vivre les premiers jours des grandes puissances des opus précédents. Bien que les factions soient fictives, ce n’est pas de la fantasy. Le style des armes et armures mais également l’architecture sont fidèlement inspirées d’éléments historiques équivalents (du VIIème au XIIème siècle).
La création du personnage est sautée cette fois ;
Taleworlds a déjà montré par le passé les différentes options de personnalisation mais ils ne sont pas encore prêts à tout dévoiler sur l’ampleur totale de cette customisation. Il va sans dire que les options seront nombreuses. L’ajout de nouvelles classes et compétences viendra enrichir un système de progression de personnage amélioré. Le PDG [et fondateur de
Taleworlds] Armagan Yavuz nous révèle que «
le système des compétences est basé sur celui de Warband mais il a été grandement amélioré pour le rendre plus complexe et plus amusant. Traits de caractères, atouts et compétences sont étroitement liés. Chaque compétence a son propre système d’expérience et se développe de manière autonome. Par exemple, vous améliorez votre compétence en pistage en cherchant des pistes plus vieilles et difficiles à traquer. »
Alors qu’elle entre dans la cité de Syronaea, Yasmin cherche un emploi. Comme dans
Warband, les villes et villages peuvent être explorés à pied ou directement via un menu rapide : vous êtes libre d’explorer chacune d’entre elles ou bien, si vous êtes pressés, vous pouvez accéder instantanément aux services ou personnes recherchées. Une nouveauté dans
Bannerlord, certains NPCs sont joignables directement via le menu, vous permettant de commencer ou finir une quête plus rapidement.
Le recrutement de troupes se fait également dans les villes et villages. C’est un aspect important de
Mount & Blade. Vous pouvez choisir de voyager seul mais vous serez alors à la merci de bandits ou de vos ennemis. Il est plus prudent d’avoir au moins quelques troupes avec soi.
Dans
Warband, vous pouviez visiter les villages pour recruter des volontaires à votre cause. Dans
Bannerlord, ce sont certains NPCs qui vous les fourniront. Meilleure votre relation sera avec eux, moins les soldats seront coûteux à recruter. Bien sûr, chaque NPC a des ambitions et des loyautés différentes, et travailler avec l’un d’entre eux pourrait être mal perçu par un autre.
Bannerlord n’offre pas juste la possibilité de former des alliances avec les personnages que vous rencontrez : dans la plupart des cas vous devrez choisir votre camp. Et ces décisions auront un impact à la fois sur les personnages directement impliqués et sur le monde en général.
Alliés et fond de ruelles
N’étant pas spécialement réputée, Yasmin ne peut que recruter un homme pour 100 pièces. Elle achète néanmoins quelques soldats et accepte de remplir une mission pour Suterios, un marchant local. Un groupe de contrebandiers lui pose problème : ils ont pris le contrôle d’une ruelle qui pourrait autrement accueillir des étals de marchands honnêtes. Yasmin a pour tâche de nettoyer la rue de ces contrebandiers. Cette quête illustre ce que Yavuz décrit comme le souhait [de la part des développeurs] de rendre les villes plus intéressantes en ajoutant des «
opportunités pour le joueur de s’attirer des ennuis ». Les villages et les villes ont des allées étroites qui sont à la source de conflits entre différentes factions. Leur contrôle changera de main en fonction de vos actions et il est même possible d’en prendre personnellement le contrôle.
Les nouvelles troupes de Yasmin ne peuvent pas pénétrer à l’intérieur de la ville et donc ne peuvent l’aider à faire fuir les contrebandiers. Elle se rend donc dans la taverne la plus proche pour trouver des mercenaires à engager. Comme dans W
arband, ces derniers ont des compagnons avec leur propre nom, histoire personnelle et leur caractère propre. Yasmin choisit de recruter Garitops le Doré et Urios le Taureau : l’un cavalier, l’autre fantassin et tous les deux lourdement armés. Moins de dix minutes et Yasmin a déjà trouvé son type d’homme.
Les compagnons sont plus coûteux à recruter que les troupes régulières, mais ils valent leur pesant d’or si bien utilisés. Yasmin leur donne l’ordre de la suivre comme escorte. Alors qu’elle s’approche de la ruelle, les contrebandiers défendent leur territoire. On a le droit à des propos musclés, typiques pour deux groupes de rue qui s’apprêtent à se battre, mais les brigands révèlent qu’ils ont des relations auprès des Oath Keepers [littéralement ceux qui tiennent leur serment/parole], un gang local. Ils offrent à Yasmin la possibilité de changer de camp et de trahir Suterios et les marchands. «
Nous essayons de faire en sorte que toutes les quêtes aient des fins multiples » commente Yavuz.
Comme Mount & Blade était un jeu bac à sable, les différentes quêtes étaient générées d’après un nombre de modèles fixes et définis. Elles pouvaient avoir un effet important sur l’histoire de manière générale mais elles n’étaient pas passionnantes individuellement. Non seulement [l’équipe de]
Bannerlord essaye de complexifier ces mini-scénarios mais elles sont maintenant générées en fonction de ce qui se passe dans le monde. Par exemple, on ne vous demandera d’éliminer des bandits que si une ville a réellement des problèmes de criminalité.
Tous les interactions sont intimement liées. C’est important puisque ce sont vos actions et leurs conséquences qui écrivent l’histoire du jeu. Bien que le jeu propose une trame principale, elle sera optionnelle et elle a été conçue simplement pour familiariser les nouveaux joueurs avec l’univers et le gameplay de
Bannerlord.
Les contrebandiers vont à leur perte
Yasmin reste du côté des locaux et attaque les bandits. Comme dans
Warband, le combat repose sur des attaques et des parades directionnelles. Ce n’est pas très compliqué, mais cela requiert de la concentration et du doigté. Les capacités de votre personnage auront leur effet, tout comme la qualité de vos armes et de votre armure ; mais le plus important reste votre habilité derrière l’écran. Peu importe l’équipement ou l’expérience de votre personnage, vous aurez plus de chance de survivre si vous arrivez à éviter les coups.
Une fois les contrebandiers morts, Yasmin confie le contrôle de la ruelle à Suterios. En plus de la récompense offerte et de la possibilité de voler l’équipement des bandits, la réputation de Yasmin grandit : Suterios lui offre désormais deux fois plus de soldats pour 100 pièces. Assez rapidement, Yasmin a rassemblé une petite armée.
Entretenir de bonnes relations avec un NPC n’est seulement synonyme d’un prix avantageux pour le recrutement. Plus tard dans le jeu, vos amis vous offriront plus d’avantages. «
Par exemple, si vous avez besoin de kidnapper un personnage, la tâche sera beaucoup plus aisée si vous avez de bonnes relations avec un NPC qui habite la même ville que votre cible. Les NPCs peuvent vous offrir plus d’opportunités pour commettre des méfaits » explique Yavuz. Les opportunités dépendent du type de NPC à qui vous vous liez d’amitié. «
Les marchands vous proposeront des avantages au niveau du commerce. Un leader de gang peut vous aider pour des tâches spéciales » résume Yavuz.
Avant de quitter la ville, Yasmin entre en lice dans un tournoi local. Les arènes existaient déjà dans
Warband mais les combats ont été rééquilibrés (chaque équipe possède le même équipement). Lors du premier tour, Yasmin, Urios et deux autres combattants affrontent une équipe rassemblée autour de Garitrops le Doré. Yasmin remporte la manche, et accolée de Urios avance dans le tournoi jusqu’à la finale où ils se retrouvent l’un face à l’autre. Yasmin est vainqueur et remporte une armure richement décorée pour son effort.
Les tournois, comme dans
Warband, forment juste une petite partie du jeu, mais ils sont importants pour l’atmosphère du jeu. Pour moi,
Mount & Blade trouve un juste milieu entre
Skyrim et
Crusader Kings II. Il ressemble au premier pour la liberté qu’il offre de jouer aussi bien un noble qu’un vil brigand. Mais au lieu de proposer une progression linéaire autour d’un scénario fixe, Mount & Blade offre une histoire qui découle de vos actions et de celles des NPCs. L’histoire est de grande envergure, tout en vous offrant la possibilité de vous concentrer sur vos actions personnelles.
Victoire accomplie, Yasmin et sa troupe peuvent quitter la ville. C’est à ce moment, sur la carte du monde que les aspects bac à sable et simulation du jeu s’entremêlent. Sur la carte, vous pouvez voir des marchands, des chevaliers ou des bandits courir dans tous les sens pour compléter leurs tâches respectives. Un de ces groupes, des bandits des forêts, interceptent Yasmin alors qu’elle se dirige vers un château proche. Une fenêtre de dialogue s’ouvre alors et offre trois possibilités au joueur : se battre, se rendre ou négocier. Les bandits sont costauds et les deux armées équilibrées. N’étant pas du genre à reculer devant un combat, Yasmin décide de charger.
Vous contrôler toujours votre personnage, que ce soit pour combattre une poignée de contrebandiers ou lorsque vous commandez votre armée contre un groupe de bandits. La seule différence reste la capacité de diriger ses troupes. C’est un système assez simple basé sur des ordres basiques et des marqueurs de positions. Ceci n’est pas
Total War, l’IA est beaucoup plus autonome, mais il est quand même possible d’ordonner à sa cavalerie de charger l’ennemi de flanc ou alors de prendre une position avantageuse avec vos archers.
Roi de la colline
Dans
Bannerlord, vous pouvez ordonner à vos troupes d’attaquer ou de défendre une position. Cela un impact majeur sur le comportement de l’IA : une armée sur la défense ne vous chargera pas frontalement mais essayera de prendre une position surélevée. Ce ne sera pas pour autant toujours le cas. Même une telle armée pourra vous attaquer si elle pense être capable de vous battre à un certain moment de la bataille.
Taleworlds n’a pas encore établie de limite pour le nombre de soldats par bataille. Il est possible d’en avoir des centaines de chaque côté mais trop de soldats peut être la cause de soucis de performance. Il n’y a que 18 soldats dans cette bataille-ci : il n’y a donc pas besoin d’avoir recours à des stratégies complexes. Les bandits sont vaincus avec facilité.
Leur équipement est pillé et certains sont fait prisonniers. Les deux peuvent être échangés contre de l’argent afin d’acheter un nouvel équipement ou de la nourriture pour votre armée. De plus, certains soldats de Yasmin ont gagné un niveau. C’est une chose d’avoir une grande armée, mais les troupes basiques se font facilement décimées. Là encore, il est avantageux d’avoir des alliés auprès de la population locale. Certains NPCs vous permettront de recruter des volontaires plus expérimentés et spécialisés. Compléter des quêtes pour certains personnages clés vous peut vous permettre d’obtenir une armée plus variée et efficace.
Enfin, Yasmin rencontre Sanion, un seigneur de la Maison Mestricaros, qui lui demande d’entraîner un petit groupe de ses soldats en leur faisant gagner de l’expérience au combat. De telles missions peuvent se révéler plus lucratives que celles des marchands mais leur impact sur le monde est plus important. Le danger est de s’attirer les foudres d’un seigneur rival, ce qui pourrait tourner à un affrontement mortel. Avec une armée renforcée, Yasmin contenue de traquer des bandits pour tester ses nouvelles recrues. Après quelques batailles, les recrues ont gagné l’expérience nécessaire (bien que deux d’entre-elles furent tuées pendant le combat). La réussite de la mission dépend du nombre de survivants. Juste quelques pertes et le seigneur sera satisfait ; mais trop peu de survivants et il pourrait vite devenir amer.
Yasmin retourne au château de Sanion mais il est absent. Les seigneurs sont toujours actifs, commandant des armées au fil des campagnes le long de leur frontières. Il est possible d’apprendre la dernière position connue d’un seigneur via le menu de jeu ou alors en le demandant aux autres NPCs. Mais parfois vous devrez juste aller les retrouver sur la carte du jeu. Alors que Yasmin explore les collines au sein du territoire de Sanion, elle tombe sur un homme appelé Ilatar. Il ne souhaite pas se battre et demande à qui il a affaire. Yasmin lui répond honnêtement et Ilatar révèle qu’il appartient à un clan de royaume Khuzait. Lorsque vous commencez une campagne sur Bannerlord, une des factions vous sera ouvertement hostile. Les Khuzaits, une nation d’archers à cheval, sont les ennemis de Yasmin et Ilatar se prépare donc à attaquer. Yasmin se trouve en infériorité numérique : elle commande 18, lui 66. La bataille est de courte durée et Yasmin est capturée.
Désarçonnée
Ça se passe toujours comme ça dans
Mount & Blade. L’univers continue d’évoluer, indifféremment de votre volonté. Pourquoi Ilatar se trouvait dans le sud importe peu, cet rencontre a résulté à la capture de Yasmin et la destruction de son armée. Cela peut être frustrant de se trouver face à un adversaire aussi puissant dès le début [de votre campagne] mais cela donne à l’univers du jeu un côté imprévisible et dangereux. Deux campagnes ne se ressemblent pas, et
Bannerlord promet d’augmenter cette diversité.
C’est ainsi que s’achève la présentation, mais pas l’aventure de Yasmin : les prisonniers s’échappent après un certain temps et même si vous êtes privés de vos hommes et de vos ressources ; les relations que vous avez établies restent intactes.
Il est évident, d’après ce que j’ai vue, que
Bannerlord ne révolutionne pas la série
Mount & Blade, c’est néanmoins une évolution majeure proposant principalement des améliorations et des petites nouveautés. «
Nous avons travaillé sur tous les aspects du jeu, confirme Yavuz.
Il y a pleins d’autres nouveautés que nous n’avons pas pu montrer lors de la présentation comme les intéractions politiques et diplomatiques ou encore un système de crafting, pour en nommer quelques-uns. » Ajoutez à cela des améliorations pour le mode multijoueur et une meilleure ouverture sur le modding et vous avez une refonte majeure d’un jeu auquel on est déjà familier.
Cela explique la raison pour laquelle le développement de
Bannerlord a été aussi long. «
Nous avons essayé de faire le meilleur jeu possible, explique Alin Erkin (directeur général de Taleworlds),
et malheureusement cela signifiait recommencer à zéro dans certains cas, repenser certaines choses, ou carrément réécrire complètement du code qui ne fonctionnait pas comme nous le souhaitions. » Par exemple, Erkin nous révèle que le système de progression a été retravailler intégralement trois fois depuis le début du développement. «
Quand tout est fini et que nous voyons que le [nouveau] système marche parfaitement, on a l’impression que tout l’effort et le temps supplémentaire n’était pas pour rien, nous confie Erkin.
Bien que nous ayons loupé notre deadline de 2016, nous sommes confiants de pouvoir sortir le jeu sous quelque forme d’ici la fin de l’année. »
Je l’espère bien.
Mount & Blade II : Bannerlord ne sera probablement pas le jeu le plus beau ou optimisé de cette année, mais, si tout va bien, ce sera une jeu complexe et varié de type bac à sable qui charmera les nouveaux joueurs et ravira les fans des précédents opus.
Taleworlds a créé une série PC des plus attrayantes et le studio semble décidé à améliorer le jeu sous tous ses aspects. Si ce délai dans le développement se prouve fructueux,
Bannerlord pourrait bien alors être un des meilleurs RPG de 2017.
Découvrez les factions de Calradia
L’Empire Calradien : Autrefois une puissance dominante, aujourd’hui ravagé par une guerre civile opposant trois factions. Ses spécialités sont les cataphractes et les archers.
Aserai : un peuple du désert qui habite les oasis, les sources et les côtes du grand lac du sud. Spécialisé dans la cavalerie moyenne armée de lances.
Vlandians : Anciens pilleurs de la côte ouest de l’Empire, ils ont maintenant établi un royaume sur ce territoire. Spécialisés dans les chevaliers armés de lances et d’épées.
Batanians : Habitants du nord-ouest de Calradia qui ont été repoussés dans les montagnes lors de l’expansion de l’Empire. Spécialisés dans le combat en forêt et l’utilisation d’arcs longs.
Sturgians : Natifs des forêts du nord, commerçants et aventuriers du grand nord. Spécialisés dans les shieldwall et l’infanterie.
Khuzaits : Venus des steppes de l’est, ils ont réussi à établir leur domination sur un ensemble de cité-états à la frontière. Spécialisés dans les archers de cavalerie.